Le syndrome de Wells, encore appelé cellulite eosinophilique, est une dermatose inflammatoire rare caractérisée par des plaques urticariennes prurigineuses sur le corps. Cette pathologie touchant plus souvent l'adulte jeune nécessite une prise en charge adaptée pour soulager les démangeaisons intenses et prévenir les risques infectieux.
Qu'est-ce que le syndrome de Wells ?
Le syndrome de Wells est une dermatose inflammatoire idiopathique se manifestant par des lésions cutanées typiques associées à une éosinophilie sanguine et tissulaire.
Il touche préférentiellement l'adulte jeune, entre 20 et 40 ans, plus souvent la femme. Son incidence est estimée à 1-5 cas par million d'habitants par an.
Les lésions cutanées sont très prurigineuses et surviennent le plus souvent sur les membres, le tronc ou le visage. L'atteinte muqueuse est rare.
Quels sont les symptômes du syndrome de Wells ?
La maladie débute par l'apparition de plaques urticariennes inflammatoires :
- D'abord érythémateuses, œdémateuses.
- Puis violacées avec un centre nécrotique de couleur jaune-grisâtre.
- Les bords sont surélevés en anneau.
Ces lésions sont extrêmement prurigineuses, provoquant des démangeaisons très invalidantes. Elles peuvent aussi brûler ou être douloureuses.
D'autres manifestations systémiques sont possibles :
- Fièvre modérée.
- Asthénie.
- Arthralgies.
- Perte de poids.
L'atteinte des muqueuses est rare (5% des cas). La guérison se fait sans cicatrice au bout de quelques semaines.
Quelles sont les causes du syndrome de Wells ?
L'étiologie du syndrome de Wells reste mal comprise. Plusieurs facteurs déclenchants sont suspectés :
- Des infections bactériennes ou virales.
- Des piqûres d'insectes.
- Certains médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires).
- Des néoplasies hématologiques.
Mais dans la majorité des cas, aucune cause n'est retrouvée et la maladie semble survenir de façon spontanée.
Une origine immuno-allergique est fortement suspectée, avec activation des éosinophiles (globules blancs) en réponse à un stimulus inconnu. Il existerait un terrain génétique de prédisposition.
Comment diagnostique-t-on le syndrome de Wells ?
Le diagnostic repose sur un faisceau d'arguments :
- Aspect clinique caractéristique des lésions.
- Histologie cutanée montrant un infiltrat dermique de polynucléaires éosinophiles.
- Hyperéosinophilie sanguine inconstante.
- Évolution favorable sous corticoïdes.
Il permet d'éliminer les autres causes de dermatose inflammatoire prurigineuse avec éosinophilie.
Des examens complémentaires recherchent un processus néoplasique associé :
- NFS plaquettes.
- Bilan d'hémostase.
- Enzyme hépatiques.
- Sérologies virales.
- Radiographie pulmonaire.
Quels sont les traitements du syndrome de Wells ?
La prise en charge repose sur :
- Des dermocorticoïdes de forte puissance en pommade ou crème pour atténuer l'inflammation.
- Des antihistaminiques pour soulager les démangeaisons.
- Des antibiotiques en cas de surinfection bactérienne.
En cas de formes sévères ou résistantes aux topiques:
- Des corticoïdes généraux par voie orale pendant quelques semaines (prednisone).
- Du cyclosporine en deuxième intention.
- De la photothérapie UVB à spectre étroit peut aider certaines formes rebelles.
Le traitement de fond doit être poursuivi plusieurs semaines pour prévenir les rechutes, fréquentes après l'arrêt.
Quelles sont les complications possibles ?
Les principales complications sont :
- Le risque infectieux lié à la corticothérapie prolongée.
- Une extension des lésions avec des formes sévères difficiles à contrôler.
- Des récidives fréquentes à l'arrêt du traitement.
- Des troubles psychologiques : anxiété, dépression réactionnelle.
- Une altération de la qualité de vie : image corporelle, sommeil.
- Exceptionnellement, des atteintes d'organes extra-cutanées.
Un suivi régulier est donc nécessaire pour dépister ces complications, ajuster les traitements et soutenir le patient.
Quelles sont les mesures préventives ?
Aucune mesure préventive n'est validée dans le syndrome de Wells, du fait de l'étiologie mal élucidée. On peut simplement conseiller au patient de :
- Repérer d'éventuels facteurs déclenchants sur lesquels agir : aliments, médicaments, piqûres d'insectes...
- Adopter une crème solaire pour limiter l'activation des lésions au soleil.
- Éviter les irritants cutanés qui pourraient aggraver les démangeaisons.
- Consulter rapidement en cas de nouvelles poussées.
- Réaliser un bilan allergologique à distance de la poussée.
Le suivi dermatologique régulier reste la meilleure prévention des complications et des risques de rechute.
Conseils pratiques pour mieux vivre avec
Quelques conseils pratiques peuvent améliorer la qualité de vie au quotidien :
- Appliquer des compresses froides apaisantes sur les lésions prurigineuses.
- Masser avec une huile végétale hydratante pour soulager les démangeaisons.
- Porter des vêtements amples en coton pour éviter la transpiration.
- Éviter le scratch qui risque d'infecter les lésions.
- Consulter un(e) psychologue en cas de souffrance morale.
- Pratiquer relaxation, sophrologie, yoga pour mieux gérer le stress.
- Éviter l'isolement et confier ses difficultés à ses proches.
Malgré les poussées parfois difficiles à vivre, il est important de garder un moral positif et de continuer ses activités !
Sources: