L'hypomagnésémie est une diminution anormale du taux de magnésium dans le sang, à l'origine de nombreux symptômes. Quelles sont les causes de cette carence ? Comment la diagnostiquer et la traiter ? Quel suivi pour éviter les complications ?
Qu'est-ce que l'hypomagnésémie ?
L'hypomagnésémie se définit par un taux anormalement bas de magnésium dans le sang.
Les valeurs normales de magnésium sérique se situent entre 0,75 et 0,95 mmol/L. On parle d'hypomagnésémie en dessous de 0,65 mmol/L.
Bien que rarement isolée, cette carence en magnésium expose à de nombreuses complications cardiaques, neurologiques et musculaires.
On estime que 2% de la population générale présente une hypomagnésémie, dont la prise en charge est essentielle.
Quels sont les symptômes d'une carence en magnésium ?
Une hypomagnésémie légère à modérée peut être asymptomatique. Mais certains signes doivent alerter :
- Fatigue inhabituelle, faiblesse musculaire.
- Crampes musculaires.
- Fourmillements des extrémités.
- Anxiété, irritabilité.
- Troubles du rythme cardiaque : palpitations, arythmie.
- Hypertension artérielle.
- Vertiges, étourdissements.
- Difficultés de concentration.
- Crises d'épilepsie (cas graves).
- Tétanie avec contractions musculaires involontaires (mains, pieds).
Quelles sont les causes de l'hypomagnésémie ?
Plusieurs mécanismes peuvent conduire à une carence en magnésium :
- Une diminution de l'absorption digestive du magnésium : malabsorption, maladies de l'intestin, alcoolisme chronique.
- Une augmentation des pertes rénales : diurétiques, insuffisance rénale chronique, hyperaldostéronisme, diabète.
- Des pertes digestives accrues : diarrhées chroniques, vomissements, fistules.
- Des carences d'apport alimentaire : malnutrition, anorexie mentale.
- Une redistribution du magnésium dans l'organisme lors de situations pathologiques.
Quels sont les facteurs de risque ?
Certains facteurs augmentent le risque de développer une carence en magnésium :
- L'âge avancé (> 65 ans).
- L'alcoolisme chronique.
- Le diabète de type 2.
- L'insuffisance rénale.
- Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin.
- La malnutrition.
- La pratique sportive intensive.
- La prise prolongée de diurétiques ou d'inhibiteurs de la pompe à protons.
- La grossesse et l'allaitement.
Comment diagnostique-t-on l'hypomagnésémie ?
Le diagnostic repose sur :
- La mesure de la magnésémie dans le sang (prélèvement veineux).
- Un interrogatoire minutieux à la recherche de causes et facteurs de risque.
- Un bilan biologique sanguin (ionogramme) et urinaire.
- Parfois une exploration de la fonction rénale.
Ces examens permettent de confirmer l'hypomagnésémie, d'en déterminer l'origine et d'adapter le traitement.
Quels sont les traitements de la carence en magnésium ?
Le traitement vise à :
- Corriger rapidement le déficit en magnésium par des apports substitutifs.
- Traiter la cause de la carence : maladie rénale, digestive, diabète...
- Prévenir les complications neurologiques, cardiaques et musculaires.
Les compléments de magnésium se présentent sous forme de sels de magnésium par voie orale ou injectable. Ils doivent être pris à distance des repas pour améliorer l'absorption.
Une surveillance biologique est nécessaire pour adapter les doses. En cas de signes de gravité, une hospitalisation en unité de soins intensifs est justifiée.
Quelles sont les complications de l'hypomagnésémie ?
En l'absence de prise en charge adaptée, l'hypomagnésémie peut exposer à des complications graves :
- Troubles du rythme cardiaque sévères : tachycardie ventriculaire, torsades de pointe, fibrillation.
- Crises convulsives.
- Tétanie généralisée.
- Spasmes et faiblesse musculaires.
- Coma hypomagnésémique.
- Décompensation cardiaque aiguë.
- Troubles neuropsychiatriques : anxiété majeure, dépression, confusion.
D'où l'importance d'un dépistage et d'une supplémentation précoces chez les personnes à risque.
Comment prévenir l'hypomagnésémie ?
A titre préventif, il est recommandé de :
- Suivre un régime alimentaire équilibré, riche en magnésium : céréales complètes, fruits secs, légumes verts, poissons, viandes.
- Éviter les excès d'alcool qui favorisent les pertes urinaires de magnésium.
- Limiter la prise de diurétiques et laxatifs au long cours.
- Faire doser la magnésémie lors de traitements à risque d'hypomagnésémie.
- Prendre des compléments alimentaires en cas de situation à risque accru de carence.
- Boire suffisamment d'eau pour maintenir une bonne hydratation.
Un apport adéquat en magnésium reste le meilleur moyen de prévenir cette carence aux lourdes conséquences.
Quelles sont les perspectives d'avenir ?
Les perspectives pour une meilleure prise en charge sont :
- Un dépistage plus systématique chez les populations à risque.
- Une meilleure connaissance des interactions médicamenteuses à l'origine de pertes de magnésium.
- La mise au point de nouveaux sels de magnésium mieux absorbés et tolérés.
- L'utilisation de la magnésémie intra-érythrocytaire, reflet plus fiable du statut magnésique.
- Le développement d'outils de modélisation du métabolisme du magnésium.
- La réalisation d'études interventionnelles pour évaluer l'intérêt de supplémentations ciblées.
Grâce aux progrès scientifiques, le diagnostic et la prise en charge de cette carence minérale fréquente devraient significativement s'améliorer dans les années à venir.
Sources: