Une récente étude publiée dans la revue Cell Reports a examiné comment les drogues psychédéliques comme le LSD affectent le cerveau de rats. Les chercheurs de l'Université de Copenhagen ont utilisé des techniques innovantes d'imagerie cérébrale pour explorer en détail comment ces substances agissent sur les connexions neuronales.
Méthodologie de l'étude
L'équipe du Pr. David Olsen a fait ingérer de petites doses de LSD et de psilocybine (principe actif des champignons hallucinogènes) à des rats pendant que leur cerveau était scanné par IRM. Ils ont ainsi pu avoir une vue en temps réel des changements induits par ces drogues psychédéliques.
Les rats ont reçu des doses équivalentes à un "trip" léger chez l'humain. L'étude a porté sur 12 rats, dont 6 ont reçu du LSD et 6 de la psilocybine. Les scans IRM ont été réalisés avant l'ingestion de la drogue, puis 60 et 240 minutes après.
Résultats : une connectivité neuronale accrue
Les résultats ont montré que les deux substances augmentaient de manière significative la connectivité entre les différentes régions du cerveau.
- Le LSD a augmenté la connectivité dans le cortex somatosensoriel et le thalamus.
- La psilocybine a renforcé les connexions entre le cortex préfrontal médian et le cortex cingulaire postérieur.
Cette hyperconnectivité neuronale explique les effets hallucinogènes et la modification des perceptions induits par ces drogues. Elle permet une communication accrue entre des zones du cerveau qui interagissent peu en temps normal.
Selon le Pr. Olsen : "Nos résultats montrent que les hallucinogènes augmentent la connectivité fonctionnelle du cerveau de rats. Cela corrobore les études précédentes chez l'humain."
Implications pour comprendre la conscience
Ces travaux permettent de mieux comprendre les mécanismes d'action des drogues psychédéliques. Ils confirment leur capacité à créer une hyperconnectivité temporaire dans le cerveau.
Selon les chercheurs, cela ouvre des perspectives fascinantes pour étudier la conscience et l'expérience subjective :
- Les hallucinogènes pourraient servir de "loupe" pour étudier la connectivité neuronale liée à la conscience.
- Ils représentent un outil précieux en neurosciences cognitives.
- Ils peuvent aider à comprendre des troubles psychiatriques impliquant des distorsions de la conscience.
Bien que menée sur des rats, cette recherche apporte un nouvel éclairage sur les mécanismes cérébraux affectés par les psychédéliques. Elle trace la voie à de futures études pour explorer le lien entre connectivité neuronale et expériences de conscience altérée.
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