Le cancer du palais dur est une tumeur maligne se développant au niveau du palais osseux, dans la bouche. Assez rare, ce cancer de la sphère ORL nécessite une prise en charge précoce et adaptée pour en améliorer le pronostic.
Qu'est-ce que le cancer du palais dur ?
Le cancer du palais dur est une tumeur maligne prenant naissance au niveau du palais osseux, la partie postérieure solide du palais séparant la bouche des fosses nasales.
Il représente moins de 10% des cancers de la cavité buccale. Son incidence est estimée à 1 cas pour 100 000 personnes par an.
Cette tumeur se développe aux dépens de l'épithélium de recouvrement du palais osseux. Elle est favorisée par des facteurs de risque comme le tabac, l'alcool et l'infection par le virus HPV.
Quels sont les symptômes du cancer du palais dur ?
Les signes d'alerte sont peu spécifiques au début, d'où l'importance d'une consultation précoce en cas de persistance :
- Une tuméfaction ou masse au niveau du palais.
- Une ulcération qui ne cicatrise pas.
- Un saignement de la muqueuse palatine.
- Une douleur ou sensibilité du palais à la pression ou lors de la mastication.
- Une obstruction nasale unilatérale avec écoulement nasal et sang dans les sécrétions.
À un stade avancé, des signes doivent alerter :
- Une tuméfaction évidente du palais avec induration.
- Une ulcération étendue et creusante.
- Une douleur vive irradiant vers l'oreille.
- Des saignements répétés.
- Des troubles de la mobilité de la langue.
- Des adénopathies cervicales.
Quelles sont les causes et facteurs de risque ?
Différents facteurs de risque ont été identifiés :
- Le tabac : c'est le principal facteur de risque, multipliant le risque par 5 à 10.
- L'alcool, en synergie avec le tabac.
- L'infection à HPV (papillomavirus humain) de certains sous-types.
- Les irritations chroniques de la muqueuse par des prothèses dentaires mal ajustées.
- Les traumatismes répétés du palais.
- L'immunodépression.
- L'exposition professionnelle à certains produits chimiques.
Comment pose-t-on le diagnostic ?
Le diagnostic est évoqué devant des symptômes évocateurs puis confirmé par :
- Un examen clinique approfondi de la cavité buccale, du cou et des aires ganglionnaires.
- Une biopsie des lésions guidée par imagerie. L'examen anatomopathologique permet de poser le diagnostic de certitude et de typer la tumeur.
- Un bilan d'extension pour déterminer le stade et rechercher d'éventuelles métastases : IRM, scanner, TEP scan...
- Une consultation ORL avec nasofibroscopie pour explorer le nasopharynx.
Le diagnostic précoce est essentiel pour la prise en charge thérapeutique.
Quels sont les traitements du cancer du palais dur ?
En fonction du stade au diagnostic et des caractéristiques de la tumeur, différentes options thérapeutiques sont envisagées :
- Une chirurgie d'exérèse large avec reconstruction est le traitement de référence dans la majorité des cas.
- Une radiothérapie exclusive ou post-opératoire permet de détruire les cellules cancéreuses résiduelles.
- Une chimiothérapie peut être indiquée en néo-adjuvant ou en cas de contre-indication à la chirurgie.
- Des thérapies ciblées sont parfois utilisées selon le profil moléculaire de la tumeur.
La prise en charge est toujours pluridisciplinaire, associant chirurgiens ORL, radiothérapeutes, chimiothérapeutes...
Aspect typique d'un cancer du palais dur apparaissant comme une tuméfaction bourgeonnante (Source: K. K. Hwang, Cummings Otolaryngology)
Quel est le pronostic du cancer du palais dur ?
Malgré les progrès thérapeutiques, le pronostic du cancer du palais dur reste sévère. Le taux de survie à 5 ans est d'environ 50 à 60%, toutes stades confondus.
Le pronostic dépend de :
- La précocité du diagnostic.
- L'extension locorégionale de la tumeur.
- L'efficacité des traitements d'attaque.
- L'absence de récidive.
- L'état général et les comorbidités du patient.
La prévention et le dépistage précoce des lésions à risque sont donc essentiels pour améliorer les chances de guérison.
Quelles sont les perspectives d'évolution ?
La recherche se concentre sur plusieurs axes pour améliorer la prise en charge de ces cancers :
- Affiner les techniques chirurgicales pour limiter les séquelles.
- Optimiser les protocoles de radiothérapie et chimiothérapie.
- Développer de nouvelles thérapies ciblées en fonction des anomalies génétiques.
- Améliorer les traitements des effets secondaires.
- Mettre au point de nouveaux examens de dépistage précoce.
- Sensibiliser la population aux facteurs de risque évitables.
Grâce aux progrès futurs, on peut espérer une meilleure qualité de vie et de meilleurs taux de survie pour les patients atteints de ce cancer.
Conseils de prévention
Quelques mesures de prévention peuvent réduire significativement le risque de cancer du palais :
- Arrêter de fumer impérativement.
- Limiter sa consommation d'alcool.
- Faire vérifier et adapter ses prothèses dentaires régulièrement.
- Se faire vacciner contre le HPV.
- Consulter un dentiste pour tout symptôme buccal prolongé.
- Réaliser un examen de la cavité buccale 1 à 2 fois par an.
Le dépistage précoce reste la meilleure arme pour lutter contre ces cancers et sauver des vies !
Sources: