L'asthme allergique : mécanismes, diagnostic et prise en charge

asthme allergique

L'asthme allergique est une forme d'asthme déclenchée par une réaction d'hypersensibilité à des substances de l'environnement comme les acariens ou le pollen. Voyons dans cet article les mécanismes immunologiques en jeu, les moyens diagnostiques et les traitements actuels de cette pathologie fréquente.

Définition de l'asthme allergique

L'asthme est une maladie inflammatoire chronique des bronches qui touche plus de 4 millions de personnes en France.

Dans environ 50% des cas, l'asthme est d'origine allergique. Il s'agit alors d'une réaction inappropriée du système immunitaire face à certains allergènes inhalés sans danger réel pour l'organisme.

On parle également d'asthme extrinsèque, par opposition à l'asthme intrinsèque non lié à une allergie (infectieux, médicamenteux...).

L'asthme allergique concerne surtout l'enfant et l'adulte jeune. Il est plus fréquent en milieu urbain et dans les pays industrialisés.

Quels sont les mécanismes de l'asthme allergique ?

La réaction allergique se déroule en 2 temps :

Phase de sensibilisation

Lors d'un premier contact avec l'allergène (acariens, pollens...), l'organisme produit des anticorps de type IgE spécifiques qui se fixent à la surface des mastocytes des bronches.

Phase de déclenchement

Lors d'un nouveau contact ultérieur avec le même allergène, les IgE fixées aux mastocytes entraînent :

  • La libération de puissants médiateurs de l'inflammation comme l'histamine.
  • Le recrutement d'autres cellules immunitaires activées dans les bronches.

Il en résulte à court terme une crise d'asthme avec bronchospasme, œdème bronchique et hypersecrétion muqueuse.

A long terme, l'inflammation chronique entraîne un remodelage des bronches avec aggravation progressive de l'obstruction bronchique.

Quels sont les principaux allergènes en cause ?

Les substances le plus souvent impliquées sont :

  • Les acariens : présents dans la literie, les tapis, les peluches.
  • Les pollens d'arbres, graminées, herbes.
  • Les squames d'animaux : chat, chien, cheval.
  • Certains aliments : fruits à coque, arachide, crustacés, œuf, lait de vache.
  • Les moisissures, dans les environnements humides.
  • Plus rarement les pholéoptères (guêpes, abeilles).

Le diagnostic d'asthme allergique repose sur la mise en évidence d'IgE spécifiques dans le sang par tests cutanés ou dosages sanguins.

Quels sont les symptômes de l'asthme allergique ?

Les manifestations typiques sont :

  • Crise d'asthme survenant de façon saisonnière ou au contact d'un allergène.
  • Toux sèche irritative, parfois nocturne.
  • Essoufflement, respiration sifflante.
  • Sensation d'oppression thoracique.
  • Diminution du débit respiratoire de pointe (peak flow).

Ces symptômes sont intermittents, exacerbés au contact de l'allergène. Ils soulagent spontanément ou sous l'effet du traitement de crise.

Comment confirme-t-on le diagnostic ?

Plusieurs examens concourent au diagnostic :

  • Interrogatoire détaillé recherchant des facteurs déclenchants.
  • Tests cutanés d'allergie (prick tests) pour identifier l'allergène.
  • Dosage des IgE spécifiques dans le sang.
  • EFR (explorations fonctionnelles respiratoires) objectivant le trouble ventilatoire.
  • Épreuve de provocation bronchique en milieu hospitalier si nécessaire.

Ces examens non effractifs permettent de documenter le caractère allergique de l'asthme.

Quels sont les traitements de l'asthme allergique ?

Deux axes thérapeutiques sont associés :

L'éviction de l'allergène

  • Réduire l'exposition aux acariens : housses anti-acariens, aspiration régulière...
  • Limiter les contacts avec les animaux domestiques.
  • Aération et assèchement des pièces humides.
  • Ventilation équipée de filtres anti-allergènes.
  • Polluants intérieurs : parfums d'intérieur, bougies et encens, tabagisme passif.

Les traitements médicamenteux

Ils associent généralement :

  • Corticoïdes inhalés au long cours pour contrôler l'inflammation bronchique.
  • Bronchodilatateurs d'action rapide en cas de crise pour rétablir le calibre des bronches : Ventoline®, Bricanyl®...
  • Traitements préventifs limitant la production d'IgE : omalizumab.

L'éducation thérapeutique du patient pour une bonne observance est capitale.

Quelles sont les complications de l'asthme allergique ?

Les complications possibles sont :

  • La crise d'asthme aigüe sévère nécessitant une hospitalisation en urgence.
  • L'asthme mal contrôlé avec obstruction bronchique persistante et exacerbations fréquentes.
  • L'insuffisance respiratoire chronique par remodelage irréversible des bronches.
  • L'inefficacité et les effets secondaires des corticoïdes au long cours.

Heureusement, ces complications sont rares grâce à une prise en charge précoce et adaptée. Le suivi médical régulier est indispensable.

Conclusion sur l'asthme allergique

Grâce à une meilleure compréhension des mécanismes immuno-allergiques, des progrès considérables ont été accomplis ces dernières années dans la prise en charge de l'asthme allergique. L'identification précise de l'allergène en cause et son éviction permettent souvent un bon contrôle des symptômes lorsqu'elles sont associées à un traitement médicamenteux adapté. Des thérapies innovantes ciblant les IgE laissent également entrevoir de nouvelles perspectives de traitement.


Sources:
  • Asthme allergique - INSERM, 2020
  • Allergic asthma - WAO White Book on Allergy, 2013
  • Allergic asthma : an overview - Thomson et al, 2021
  • Advances in allergic asthma in 2020 - Agache & Akdis, 2021
  • Allergic Asthma - AAAAI, 2022
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