Rupture du ligament croisé antérieur : causes, symptômes et solutions

La rupture du ligament croisé antérieur (LCA) est l'une des blessures les plus courantes du genou, en particulier chez les sportifs. Ce ligament est essentiel pour stabiliser l’articulation du genou. Sa rupture entraîne une instabilité du genou et nécessite souvent une opération chirurgicale suivie d’une longue rééducation.

Rupture du ligament croisé

Qu'est-ce que le ligament croisé antérieur (LCA) ?

Le ligament croisé antérieur (LCA) est l’un des quatre ligaments majeurs stabilisant l’articulation du genou. Situé à l’intérieur de l’articulation, il croise le ligament croisé postérieur (LCP) et relie le fémur au tibia.

Le rôle du LCA est primordial pour contrôler les mouvements du genou, notamment :

  • Limiter la translation antérieure du tibia par rapport au fémur
  • Empêcher l’hyper-extension du genou
  • Stabiliser le genou lors des rotations et changements de direction

Un ligament croisé antérieur intact est donc essentiel pour assurer la stabilité du genou lors des activités du quotidien et des activités sportives sollicitant les appuis et les pivots.

Quelles sont les causes d’une rupture du LCA ?

Les principales causes de rupture du ligament croisé antérieur sont :

  • Un traumatisme direct sur le genou : coup, choc, torsions brutales, hyper-extension forcée du genou. C’est la cause la plus fréquente, en particulier chez les sportifs.

  • Des déficits musculaires : faiblesse des muscles stabilisateurs du genou comme les ischio-jambiers ou les quadriceps. Cela augmente le risque de rupture du LCA.

  • Une posture déséquilibrée : genoux qui rentrent vers l’intérieur (genoux valgus), pieds plats... Ces désalignements biomécaniques fragilisent le LCA.

  • Un terrain prédisposé : hyperlaxité ligamentaire, morphologie féminine du bassin... Certains facteurs de risque constitutionnels peuvent favoriser la rupture.

Les ruptures du LCA surviennent le plus souvent lors d’un pivot ou d’un arrêt brutal, en particulier dans des sports comme le football, le rugby, le basketball, le ski... Elles touchent environ 200 000 personnes chaque année en France.

Quels sont les symptômes d’une rupture du ligament croisé antérieur ?

Les symptômes classiques d’une rupture du LCA sont :

  • Un craquement au niveau du genou au moment de la blessure
  • Une douleur vive et immédiate dans le genou
  • Un gonflement rapide (épanchement de sang)
  • Une instabilité du genou avec sensation de dérobement
  • Une impossibilité de poser le pied par terre et de s’appuyer sur la jambe blessée
  • Des limitations dans les mouvements du genou (flexion, extension)

Dans certains cas, un « blocage » temporaire du genou peut survenir suite au gonflement.

L’intensité des symptômes dépend de la gravité de la rupture (partielle ou totale). Une rupture partielle peut passer inaperçue dans un premier temps.

Comment diagnostiquer une rupture du ligament croisé antérieur ?

Le diagnostic d’une rupture du LCA repose sur :

  • L’examen clinique par le médecin : inspection du genou, palpation, tests de stabilité (tiroir antérieur, Léard, Mac Murray...).
  • L’échographie ou l’IRM : pour confirmer le diagnostic et évaluer l’étendue des lésions.
  • L’arthroscopie : technique chirurgicale exploratrice qui permet de visualiser directement l’état du LCA et des autres structures internes du genou.

D’autres examens comme des radiographies ou un scanner peuvent aussi être prescrits pour rechercher d’éventuelles lésions associées (ménisques, cartilage, os...).

Le diagnostic doit être posé rapidement pour ne pas aggraver les lésions et mettre en place le traitement adapté.

Quels sont les traitements possibles pour une rupture du LCA ?

Il existe deux options thérapeutiques principales en cas de rupture du ligament croisé antérieur :

1. Le traitement fonctionnel ou orthopédique

Cette approche conserve dite « conservatrice » peut être proposée en cas de rupture partielle du LCA ou chez des patients âgés et peu actifs.

Elle repose sur :

  • Le port d’une attelle de genou pour limiter les mouvements
  • Des séances de kinésithérapie et de renforcement musculaire ciblées
  • La modification temporaire des activités pour ménager le genou

L’objectif est de compenser l’instabilité du genou en musclant les zones déficitaires autour de l’articulation. Ce traitement donne de bons résultats à court et moyen terme si la rupture est minime et si le patient adapte ses activités.

2. La reconstruction chirurgicale du ligament

La chirurgie est le traitement de référence en cas de rupture totale du LCA, surtout chez les patients jeunes et actifs. Elle consiste à :

  • Resserrer et stabiliser l’articulation par des points de suture et en retendant les tissus autour du genou.

  • Reconstruire le ligament croisé antérieur à l’identique en utilisant un greffon issu d’un tendon du patient (tendons rotuliens ou ischio-jambiers).

  • Associer éventuellement d’autres gestes chirurgicaux pour traiter les lésions méniscales ou cartilagineuses.

L’intervention dure 1 à 2 heures et se fait sous anesthésie générale ou locorégionale. La cicatrisation dure environ 3 mois avant de pouvoir reprendre une activité sportive normale.

Quelle est la rééducation après une rupture du LCA ?

Suite à la reconstruction chirurgicale, une rééducation de longue durée est indispensable pour retrouver la mobilité et la stabilité optimales du genou. Elle comprend 3 phases progressives :

Phase 1 : protection articulaire (0-6 semaines)

  • Repos et décharge du genou avec des cannes anglaises
  • Port d’une attelle pour limiter l’amplitude des mouvements
  • Glace et élévation du genou pour limiter l’œdème post-opératoire
  • Mobilisation précoce (flexion/extension) pour éviter la raideur
  • Exercices isométriques des quadriceps en position allongée

Phase 2 : musculation et proprioception (6-12 semaines)

  • Abandon progressif des cannes
  • Travail analytique de renforcement musculaire
  • Exercices d’équilibre et de proprioception
  • Poursuite des mobilisations pour retrouver l’amplitude complète
  • Reprise de la marche en piscine ou sur tapis roulant

Phase 3 : réathlétisation (3-9 mois)

  • Musculation intensive avec charges lourdes
  • Exercices pliométriques (sauts, changements d’appuis...)
  • Reprise progressive des gestes sportifs et techniques spécifiques
  • Port éventuel d’un genouillère de protection et stabilisation

La kinésithérapie est à suivre de façon bihebdomadaire pendant 6 à 9 mois selon l’évolution. Une récupération complète peut demander jusqu’à 1 an avant de pouvoir reprendre le sport en compétition.

Quels sont les risques d’une rupture du ligament croisé antérieur non traitée ?

Lorsqu’une rupture du LCA n’est pas prise en charge, plusieurs complications et risques sont possibles :

  • Des lésions méniscales ou cartilagineuses qui s’aggravent avec le temps à cause de l’instabilité.

  • Une accentuation du jeu anormal du genou, conduisant à une usure et une dégradation des surfaces articulaires.

  • La survenue d’un genou ballant avec des craquements, un gonflement chronique et des douleurs.

  • Une augmentation du risque de ré-rupture du LCA ou de rupture du ligament croisé controlatéral.

  • À long terme, un risque accru d’arthrose du genou.

C’est pourquoi une prise en charge rapide est capitale, avec une reconstruction chirurgicale si la rupture est totale, afin de préserver le cartilage et les ménisques et d’éviter une aggravation des lésions.

Quels sont les conseils de prévention des ruptures du ligament croisé antérieur ?

Afin de prévenir les ruptures du LCA, il est recommandé de :

  • Faire un renforcement musculaire régulier, notamment des quadriceps et des ischio-jambiers qui stabilisent le genou.

  • Travailler son équilibre et sa proprioception avec des exercices spécifiques (appui unipodal, déplacements latéraux, sauts...).

  • Étirer et assouplir régulièrement les muscles des cuisses et des mollets.

  • Porter des chaussures adaptées à son activité, avec un bon maintien de la cheville.

  • Utiliser un bandage ou un genouillère pour les activités à risque de traumatisme.

  • Adopter une bonne technique de course et de changement d’appuis.

  • Échauffer correctement les genoux avant un effort, avec un jogging léger par exemple.

  • Travailler sa posture pour éviter les défauts d’alignement des genoux.

Ces mesures permettent de limiter les facteurs de risque biomécaniques et de renforcer la protection passive et active du genou.

Conclusion

La rupture du ligament croisé antérieur est une blessure courante du genou qui touche de nombreux sportifs chaque année. Ses principales causes sont les traumatismes aigus et les déséquilibres musculaires.

Un diagnostic précoce est important pour ne pas aggraver les lésions associées. La reconstruction chirurgicale suivie d’une rééducation de longue durée est le traitement de référence.

Une prise en charge adaptée associée à des mesures préventives régulières permet le plus souvent de retrouver une stabilité et une fonction optimales du genou.

Sources:

Voici la liste des sources et références pour cet article en format demandé :
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