Donanemab : un médicament prometteur contre Alzheimer

La maladie d'Alzheimer est une pathologie neurodégénérative qui touche principalement les personnes âgées. Elle se manifeste par une détérioration progressive des fonctions cognitives comme la mémoire, le raisonnement ou le langage. Récemment, de nouveaux essais cliniques ont montré des résultats prometteurs avec un médicament nommé le Donanemab.

Alzheimer IRM

Comprendre la maladie d'Alzheimer et son évolution

L'Alzheimer est une maladie complexe qui évolue lentement vers une perte d'autonomie. Au fil des années, les patients présentent des troubles de mémoire de plus en plus importants. Ils peinent à se souvenir d'événements récents et ont des pertes de repères dans le temps et l'espace.

Les lésions cérébrales liées à la maladie entraînent un déclin des capacités cognitives. Les malades ont des difficultés à accomplir des tâches simples du quotidien, à suivre des conversations ou à retrouver leurs mots. Certains présentent aussi des troubles du comportement comme de l'agitation ou de l'agressivité.

D'un point de vue physiopathologique, deux protéines jouent un rôle central dans l'Alzheimer :

  • Les plaques amyloïdes : accumulation de protéines β-amyloïde qui forment des dépôts entre les neurones.
  • Les dégénérescences neurofibrillaires : agrégats de protéine Tau hyperphosphorylée à l'intérieur des neurones.

Ces deux lésions conduisent à une dégénérescence neuronale irréversible responsable des symptômes. On pense que le développement des plaques amyloïdes survient en premier et potentialise ensuite l'apparition des dégénérescences neurofibrillaires.

Le Donanemab, un anticorps monoclonal prometteur

Face à cette maladie dévastatrice, la recherche pharmaceutique s'active pour trouver des traitements capables de ralentir l'évolution. Le Donanemab est un anticorps monoclonal humanisé développé par le laboratoire Eli Lilly.

Son mécanisme d'action est le suivant :

  • Il se fixe de façon spécifique aux plaques β-amyloïde.
  • Il active le système immunitaire pour éliminer les dépôts amyloïdes.
  • Il empêche la formation de nouveaux dépôts.

Ainsi, le Donanemab agit très en amont dans la physiopathologie de la maladie d'Alzheimer en ciblant les plaques amyloïdes.

Une étude clinique prometteuse

Les résultats d'un vaste essai clinique sur le Donanemab ont été publiés dans le JAMA en juillet 2023.

1736 patients atteints de troubles cognitifs légers dus à l'Alzheimer ont été inclus. Ils ont reçu soit le Donanemab, soit un placebo en perfusion toutes les 4 semaines pendant 76 semaines.

Voici les principaux résultats de l'étude :

  • Réduction de 32% du déclin cognitif chez les patients sous Donanemab versus placebo.
  • Amélioration significative de la mémoire, du raisonnement et de l'autonomie au quotidien.
  • Réduction de 96% des dépôts amyloïdes visibles à l'IRM chez 50% des patients traités.
  • Effets secondaires chez 37% des patients sous Donanemab : œdèmes cérébraux, maux de tête...

Cette étude valide donc l'efficacité du Donanemab pour ralentir l'évolution des troubles cognitifs liés à la maladie d'Alzheimer. Elle ouvre la voie à une nouvelle classe de médicaments agissant contre les plaques amyloïdes.

Un traitement plus efficace au stade précoce

D'après l'expert Pr. Philippe Amouyel, le Donanemab sera plus efficace quand il est administré au stade précoce de la maladie, avant l'apparition de déficits cognitifs sévères :

"Si votre père ou votre mère se trouve déjà dans un Ehpad, alors ces molécules ne sont pas pour lui ou pour elle"

Cela souligne l'importance d'un diagnostic précoce par les médecins traitants. Repérer les premiers signes de la maladie permettrait de débuter rapidement le traitement pour préserver l'autonomie le plus longtemps possible.

Des défis à relever

Malgré ces résultats prometteurs, quelques défis restent à relever avant une utilisation à grande échelle du Donanemab :

  • Obtenir l'autorisation de mise sur le marché auprès des agences du médicament (FDA aux États-Unis et EMA en Europe).
  • Confirmer son efficacité à long terme sur l'évolution de la maladie.
  • Surveiller attentivement les effets secondaires, notamment les œdèmes cérébraux.
  • Rendre ce traitement coûteux accessible au plus grand nombre.

Conclusion

Cette première étude clinique valide le concept d'un traitement par anticorps anti-amyloïde dans la maladie d'Alzheimer. À confirmer sur le long terme, le Donanemab pourrait constituer une avancée majeure dans la prise en charge des patients. Un diagnostic et une prise en charge précoces seront essentiels pour optimiser les bénéfices de ce type de thérapie.

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